Les ventes de machines de construction dans le rouge en 2024

SIGMA et MATEXPO prévoient néanmoins une reprise prudente pour 2025

Que l'humeur soit tout sauf à l'ouragan dans le secteur de la construction et que les entrepreneurs freinent des quatre fers lorsqu'il s'agit d'investissements importants ne devrait pas vous surprendre. Les chiffres, annoncés récemment lors de la conférence de presse annuelle de SIGMA et de MATEXPO, ne sont pas immédiatement réjouissants. Il y a tout de même une faible lumière au milieu du tunnel. Mais qu'est-ce que cela signifie pour le salon MATEXPO qui aura lieu à la mi-septembre? Nous avons écouté attentivement la conférence de presse commune et avons relevé quelques points saillants.

Des chiffres de vente faibles pour les machines de construction

Le marché des machines de construction a connu une période de forte contraction l'année dernière. Cette même année, les fournisseurs d'excavateurs, de grues, de chargeurs sur roues, de chariots élévateurs et de générateurs ont dû céder du terrain. "Les ventes de machines de construction en Belgique sont retombées au niveau de 2017 d'ici 2024", a déclaré le président de Sigma, Dries Van Haut.

Le marché belge des machines de construction civile a connu une baisse de 17%. Les ventes de mini-pelles ont chuté de près d'un tiers par rapport aux années fastes, tandis que les grandes chargeuses sur pneus (-29%) et les dumpers (-35%) ont également été durement touchés. Les petites machines - moins de 10 tonnes - ont terminé l'année avec quelque 4 812 unités vendues (ensemble du marché). Les grosses machines ont été vendues à environ 1.580 unités. Van Haut: "Pour les grandes machines, nos chiffres - membres affiliés de SIGMA - représentent environ 80% du marché. Pour les petites machines, c'est 60%."

"La demande s'est ralentie après une année de boom des investissements et a souffert de l'impact de l'inflation et des hausses de taux d'intérêt."

"Selon le dossier socio-économique 2024 de SIGMA, le chiffre d'affaires combiné des entreprises membres est passé d'un peu plus de 2 milliards d'euros à 1,7 milliard d'euros, soit une perte de 15%. Cette baisse n'est pas totalement inattendue, affirme M. Van Haut, mais son ampleur est "un signal clair de changement structurel dans le secteur."

Légère reprise attendue

Malgré toutes les incertitudes, le secteur fait preuve de résilience. Les premiers signes d'une timide reprise sont visibles. Depuis octobre 2024, les prises de commandes sont reparties à la hausse. Maintenant que le secteur semble avoir atteint son niveau le plus bas - ce que l'on appelle le "bottoming out" - on s'attend de plus en plus à ce que 2025 soit le point de départ d'une reprise graduelle.

Toutefois, une mise en garde s'impose. En effet, le Bureau fédéral du Plan ne prévoit qu'une croissance économique de 1,1% en 2025. La construction et la logistique, en particulier, restent sous pression en raison de l'instabilité géopolitique et d'une pénurie persistante de main-d'œuvre, entre autres.

Le secteur espère que l'électrification, l'automatisation et d'autres innovations donneront un nouvel élan. Ce sont précisément ces thèmes tournés vers l'avenir qui sont à nouveau au centre du salon des machines de construction MATEXPO, où ils seront largement débattus.

MATEXPO franchira-t-elle la barre des 40.000 visiteurs?

Le malaise économique n'affecte guère la popularité du salon

Il y a deux ans, l'édition festive de MATEXPO avait accueilli quelque 38.000 visiteurs. Cette année, les organisateurs espèrent franchir à nouveau la barre des 40.000 visiteurs. Malgré les chiffres de vente décevants et le malaise général, ils ne s'attendent pas à ce que cela ait un impact trop important sur la popularité de la foire. "Le salon promet une expérience totale. Les entrepreneurs pourront y découvrir les dernières machines de construction, comme toujours, mais ils auront également la possibilité de participer à des ateliers intéressants qui les informeront des derniers développements dans leur secteur", Gregory Olszewski, directeur général de MATEXPO.

Plus que des machines

Les entrepreneurs peuvent également compter sur un vaste programme parallèle lors de cette édition. Outre les démonstrations en direct, les cérémonies de remise de prix, les ateliers, les journées de la jeunesse et de l'emploi, il y aura également beaucoup de place pour le réseautage. "MATEXPO donne aux visiteurs les outils dont ils ont besoin pour s'armer pour l'avenir. Nous rassemblons les dernières technologies tout en veillant à ce que les professionnels de la construction soient informés des derniers développements dans leur domaine."

Découvrez le programme complet

Eddy Planckaert joue les démonstrateurs

Dans le cadre de la nouvelle campagne de promotion de MATEXPO, Eddy Planckaert a testé cinq machines de construction différentes dans un environnement de chantier réel. Intéressé par la technique et l'artisanat, il rend hommage au secteur, aux machines, à la technologie et aux personnes qui travaillent avec celles-ci chaque jour, d'une manière unique.

Vers un nouvel équilibre

"Il ne faut pas s'attendre à ce que les années 'folles' reviennent", peut-on lire dans le dossier.

Il est clair que le marché belge des équipements de construction traverse une période de turbulences. Mais en même temps, le secteur évolue vers un nouvel équilibre: électrique, numérique et durable. Les entreprises qui misent aujourd'hui sur l'innovation technologique et le financement intelligent s'arment pour les années à venir.

Les chariots élévateurs et les générateurs sont durement touchés
Le ralentissement s'est également fait sentir dans la logistique interne. Les ventes totales de chariots élévateurs sont passées sous la barre des 8.000 unités, avec une forte baisse des modèles thermiques. Seul le segment des chariots de magasinage s'est maintenu. Le marché des groupes électrogènes a connu la plus forte baisse. Le nombre d'unités vendues a été divisé par deux par rapport à 2023, passant de 3.028 à 1.791 unités. Le secteur enregistre ainsi son chiffre le plus bas au sein de SIGMA. Le ralentissement affecte principalement les générateurs de production, tandis que le marché de l'alimentation de secours affiche une certaine stabilité.